2 articles parus cette semaine valent le détour et nous permettent d’y réagir, car ils font échos à l’actualité modis.
Le premier article fait le lien entre reprise économique et augmentations de salaires, le second aborde les difficultés de recrutement des entreprises, et nous intéresse particulièrement car M. Catoire, président d’Adecco France, y intervient.
Le premier article paru sur lemonde.fr nous alerte sur un phénomène dont on avait peine à prendre conscience chez Modis: La reprise économique de 2017 se retrouve dans les hausses de salaire de 2018.
D’après cet article :
« Les hausses de salaires en 2018 ont été de 2,5 % pour les cadres et de
2,2 % pour les non-cadres révèle l’étude annuelle du cabinet de conseil
Deloitte, publiée lundi 27 août et réalisée à partir des bulletins de
paie de 1 million de salariés de plus de 400 entreprises des principaux
secteurs d’activité (grande distribution, industrie de la santé,
assurance, énergie, distribution…). »
La taille de l’échantillon considéré (pas moins de 1 million de feuille de paie épluchées!) donne une certaine légitimité à cette étude.
Et chez modis?
Seulement 1,0%.
Voilà le montant des augmentations acté par la Direction en fin d’année dernière, alors que l’activité battait déjà un niveau record et que les prévisions pour 2018 étaient au beau fixe.
Un montant dérisoire, près de 2 fois inférieur à l’inflation, et qui nous avait d’ailleurs conduit à participer au premier débrayage intersyndical de l’histoire de modis.
La Direction n’avait visiblement pas anticipé un si rapide changement de conjoncture, car on voit depuis le début de l’année se multiplier les départs de salariés qui, lassés d’attendre une politique sociale plus ambitieuse, ont pu constater que le marché est à l’heure actuelle plein d’opportunités.
Dans certains cas, la Direction arrive à « retenir » des salariés avant qu’ils ne claquent la porte, et c’est d’ailleurs une stratégie que nous décrivions dans un récent article, mais au prix d’une perte de confiance et d’un rapport qui se tend dangereusement entre salarié et manager.
Le petit truc qui énerve…
Pour conclure, l’étude Deloitte aborde le sujet de l’épargne salariale, et nous informe qu’elle a progressé en 2018 pour la deuxième année consécutive.
Alors que la Direction a torpillé les dernières négociations relatives à l’intéressement et que la participation est toujours nulle, cette nouvelle nous conforte dans l’idée que la politique de rémunération est bien en dessous des standards nationaux.
Et pendant ce temps là, les entreprises peine à recruter…
Le second article paru sur l’Usine Nouvelle illustre les tensions qui commence à apparaitre sur le marché du travail.
Un premier patron témoigne ainsi : « « Je n’arrive pas à recruter, nous devons refuser du boulot. C’est compliqué pour les métiers du numérique… »
Puis vient le tour de Christophe Catoire, le président France d’Adecco qui indique que son
groupe avait dû refuser 100 000 missions l’an dernier (pour 600 000
réalisées), faute de recrues.
Et chez modis?
Combien de missions perdues car nous n’avons personnes à mettre dessus, ou pire encore, que la personne qui la réalisait nous a quitté?
L’économie faite sur la faiblesse des augmentations de salaire n’est-elle pas en train de se retourner contre la société en ne nous rendant pas suffisamment attractifs pour attirer et conserver nos talents?